Filières palmipèdes et volailles Maïsadour investit 3 millions d'euros dans la biosécurité
Maïsadour a inauguré, le 10 novembre, à Mugron (Landes), un site de nettoyage de camions et de caisses de transport d'animaux, un des maillons de son dispositif de biosécurité qui compte une centaine de mesures mises en place.
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Les deux crises aviaires qui se sont enchaînées en 2016 et 2017 ont fortement touché les filières palmipèdes gras et volailles du Sud-Ouest. Sur les douze départements touchés, 36,5 millions d'animaux ont été perdus en deux ans, soit parce qu'il a fallu les abattre, soit parce qu'ils n'ont pas pu être mis en production. Chez Maïsadour, qui compte un millier d'éleveurs et de gaveurs, ce sont 12 millions de bêtes qui ont été perdues.Plus loin que l'arrêtéToute la filière met ainsi en oeuvre des dispositifs de sécurité très stricts et renforcés par rapport à l'année dernière, afin de parer à toute nouvelle exposition au virus. « En juillet 2017, un arrêté ministériel était paru, dans le cadre du pacte de reconquête de la filière, dans lequel était reprise une partie des recommandations faites par le Cifog (interprofession du foie gras), rappelle Philippe Carré, directeur général du groupe Maïsadour. Nous avons voulu aller encore plus loin pour éviter la propagation d'un éventuel virus. »Deux circuits différenciés
Maïsadour a investi 3 millions d'euros dans son nouveau dispositif de biosécurité, qui se décline en une centaine de mesures, allant de l'accouvage à l'abattoir, en passant par l'élevage, le gavage, la nutrition animale et le transport d'animaux vivants. Les trois principaux facteurs de risque identifiés sont les contacts avec la faune sauvage, le transport et le nettoyage des camions et des caisses, et la taille des lots d'animaux.
Dans le domaine du transport, Maïsadour s'est associé au transporteur Mousset pour créer, à Mugron (Landes) et Vic-Fezensac (Gers), deux sites de nettoyage de camions et de lavage des caisses transportant les canards. C'est celui de Mugron qui a été inauguré le 10 novembre. Les camions et les cages sont désormais affectés, soit au transport des canards prêts à gaver, des exploitations des éleveurs à celle des gaveurs, soit à celui des canards gavés partant à l'abattoir. Les premiers sont nettoyés à Mugron, les seconds à Vic-Fezensac, et ce, entre chaque livraison. Le groupe travaille aussi à réduire les distances de transport jusqu'à ses trois abattoirs de Saint-Sever (Landes), Gibret (Landes) et Vic-Fezensac, et à organiser une compartimentalisation, si besoin.Des camions équipés« 1,2 million d'euros ont été utilisés pour aménager les sites de nettoyage, 1 million d'euros pour les dix sites d'accouvage du groupe, et 800 000 euros pour l'équipement des camions en bâches de protection, barres anti-écoulement et désinfection embarquée, qui permet un auto-nettoyage du train roulant à l'entrée et à la sortie des exploitations », précise Jean-Louis Swick, directeur des productions animales. A cela s'ajoutent 8 millions d'euros investis par les éleveurs sur les exploitations.25 à 30 % de foie gras en moins à NoëlLe groupe Maïsadour a perdu 50 millions d'euros de marge sur le foie gras, la volaille, l'accouvage et la nutrition animale, après les deux dernières crises aviaires. Les animaux reproducteurs ayant été abattus, il n'a pas réussi à rattraper son retard en foie gras, si bien qu'il manquera 25 à 30 % de volumes pour les fêtes. La production devrait repartir à plein régime en février prochain.
Florence Jacquemoud
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